France: les adhérents de l’UDI contre la primaire à droite

Les centristes partiront, a priori, seuls pour la présidentielle de 2017. Les 23 000 adhérents de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) se sont prononcés à 66,56% contre une participation à la primaire de la droite, en l'absence d'un accord avec le parti Les Républicains, selon les résultats d'une consultation interne annoncés ce dimanche 20 mars. La participation à cette consultation s'est élevée à 40,74 %.

Avec notre envoyé spécial au Palais des Congrès de Versailles, Julien Chavanne

C’est un résultat sans surprise puisque le chef du parti, Jean-Christophe Lagarde, a appelé ses troupes à voter le boycott de la primaire. Ce dimanche matin 20 mars, il se disait confiant. En effet, sa consigne a été suivie.

Avec ce « non », Jean-Christophe Lagarde et les adhérents de l’UDI ont engagé un bras de fer avec Les Républicains. Le parti de Nicolas Sarkozy souhaite organiser une primaire de la droite « et du centre », mais l’UDI a posé ses conditions. Premièrement, un accord d’alternance et sur les priorités communes, sur le programme. Et puis un accord pour les législatives de 2017 : l’UDI aurait réclamé entre 80 et 120 députés, beaucoup trop aux yeux de l’état-major des Républicains.

Jean-Christophe Lagarde dit n’avoir reçu aucune réponse satisfaisante à ses demandes. Lui et la majorité des votants à cette consultation interne à l’UDI optent donc pour le rapport de forces : ils refusent une participation à une primaire conjointe droite et centre sans condition.

Son propre candidat en 2017

Ici, la majorité des militants soutient donc cette stratégie : elle veut que le centre ait son propre candidat en 2017. Léo-André, un jeune adhérent à l’UDI venu de Lyon, ne veut même pas entendre parler d’un accord avec Les Républicains : « Je pense qu’ils s’éloignent de plus en plus de nos valeurs. Et toutes les affaires, tout ce que montrent Les Républicains sur le paysage médiatique sont loin de nos valeurs. Nous, je pense qu’on doit faire notre chemin de notre côté pour véhiculer nos valeurs ». Pour d’autres militants, c’est une stratégie risquée mais le parti n’avait pas le choix.

Si le « non » l’a emporté, le camp des « pro-primaire » serait plus élevé que prévu : ils sont près d’un tiers (29,85 %), tout de même, à avoir bravé la consigne de leur chef, en disant vouloir participer à la primaire de droite, même sans accord avec Les Républicains.

Pour Hervé Morin, le président du Nouveau Centre, les militants veulent avant tout peser au sein d'une majorité ; il est plus important de gagner des circonscriptions et des sièges de députés au Parlement lors des prochaines élections législatives que de participer à la présidentielle de 2017. 

L’UDI pourrait donc attendre de connaître le vainqueur de la primaire à droite pour négocier. Jean-Christophe Lagarde l’a dit : il « ferme la porte à la soumission, pas à la discussion ».

Partager :