Le général Miller est attendu le 1er mars à Paris dans le bureau du juge. Mais rien de l'oblige à se présenter. C'est lui qui aurait fait de Guantanamo un centre de recherche sur la torture. Des allégations attestées dans un rapport d'experts publié en 2014 et dont deux anciens détenus Français peuvent témoigner.
Nizar Sassi et Mourad Benchellali ont été arrêtés au Pakistan après les attentats contre le World Trade Center, parce qu'ils avaient séjourné dans un camp jihadiste en Afghanistan. Ils seront alors incarcérés à Guantanamo pendant trois et quatre ans.
C'est là qu'ils découvrent les techniques d'interrogatoire du général Miller : passages à tabac, simulations de noyade, recours à des chiens d’attaque, privations de sommeil, attouchements sexuels, exploitations des phobies personnelles. Depuis plus de dix ans, la justice française demande aux Etats-Unis de l'aider dans ses investigations. Mais aucune réponse de la part des autorités américaines ne lui ai jamais parvenue.
Face à ce silence radio, c'est donc en dernier recours que les juges ont convoqué le général Miller. S'il ne se présente pas, les parties civiles envisagent de demander la délivrance d'un mandat d’arrêt international.
→ à (re)lire : Guantanamo: un général américain convoqué par la justice française