Libéré, un prisonnier de Guantanamo refuse de quitter sa cellule

Mohammed Ali Abdullah Bwazir, un citoyen yéménite, devait être libéré mercredi, en compagnie de deux autres détenus, mais l’homme a tout simplement préféré rester dans sa cellule. Son avocat attribue cette décision à un état dépressif. On ne sait pas dans quel pays le détenu devait être transféré.

Avec notre correspondante à WashingtonAnne-Marie Capomaccio

Le Pentagone avait tout préparé pour la libération de trois prisonniers de Guantanamo, mais Mohammed Ali Abdullah Bwazir a refusé de quitter sa cellule.

Ce Yéménite de 35 ans, emprisonné depuis 2002, a pourtant mené plusieurs grèves de la faim pour protester contre ce qu’il a toujours estimé être une incarcération illégitime. Mais au dernier moment, il n’a pu franchir le pas, refusant, d’après son avocat, de s’exiler dans un pays où il n’a pas de famille.

« C’est le jour le plus triste de ma vie », a expliqué maître John Chandler à la presse américaine. « La peur de la liberté peut s’expliquer, après 14 ans de détention en isolement », di-il.

Le juriste savait Bwazir dépressif, et s’est employé jusqu’au dernier moment à le convaincre. Il pensait mardi soir avoir réussi, mais le prisonnier a changé d’avis dans la nuit. L’avocat se dit inquiet, car il ne sait pas quand son client se verra proposer une nouvelle opportunité de sortie.

Le seul cas similaire concerne cinq prisonniers ouïghours, qui avaient refusé d’être relocalisés aux Maldives. Ils ont attendu plus de trois ans à Guantanamo avant d’être transférés.

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