Hermann Huppen peut enfin savourer sa connaissance des professionnels de la bande dessinée. Cela fait des années que ce scénariste et dessinateur belge de 77 ans attendait le grand prix de la ville d’Angoulême.
Un trait réaliste
Qu’il investisse le genre du western avec Comanche, l’anticipation avec Jeremiah, l’histoire avec Les Tours de Bois-Maury ou Sarajevo Tango, son trait réaliste fait mouche, même si ses récits, souvent sombres, révèlent sa misanthropie. Si le choix d’Hermann est légitime, il ne reflète toutefois non pas la modernité et le bouillonnement du neuvième art. Et il n’est pas sûr que son élection mette un point final aux procès en sexisme fait à la direction du festival.
Angoulême et les auteures
La première liste d’auteurs susceptibles de décrocher cette distinction ne comportait en effet aucune femme. Des créateurs s’en sont émus, et un collectif de femmes auteures de bande dessinée a été créé. La direction a fait marche arrière, laissant les participants voter librement selon leur choix.
Côté auteurs, le festival d’Angoulême s’ouvre donc dans un climat agité. Mais côté visiteurs, l’ambiance devrait rester identique à celles des années passées, avec des longues queues pour des dédicaces, des « concerts de dessin » (cette spécialité de créer en direct une bande dessinée accompagnée d’une musique originale également interprétée en direct) complets et des expositions attirant du public comme celle sur l’auteur de Lucky Luke, ou sur le créateur japonais Katsuhiro Otomo.
► Le 43e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, du 28 au 31 janvier