Pas de commentaires, pas de voix off, mais des images souvent insoutenables et des propos extrémistes. Salafistes fait le choix de montrer les islamistes radicaux tels qu'il sont. Le documentaire débute au Mali dans les villes de Gao et Tombouctou durant l'occupation jihadiste de 2012. On y suit la police islamique et on assiste aux préparatifs d'une décapitation puis l'on s'assied à l'hôpital, à côté d'un jeune plombier tout juste amputé pour vol, sous l'oeil de son bourreau.
Loghorrée glaçante
La deuxième partie du documentaire donne la parole à des prédicateurs mauritaniens. Une loghorrée glaçante sur la démocratie, jugée incompatible avec l'islam, où les juifs sont considérés comme des ennemis. Ces prédicateurs défendent l'indéfendable, comme les crimes terroristes de Mohamed Merah à Toulouse en 2012.
« Ce que Mohamed Merah a fait au coeur de la France, clame ce jihadiste dans le film, sert la cause des musulmans. Son action a un fondement islamique légitime. Car la France et ses soldats combattent les musulmans ».
Un sujet qui divise
Nous avons choisi de montrer des images « qu'on ne veut pas voir », des propos « qu'on ne veut pas entendre », disent en exergue les auteurs. Lemine Ould Salem et François Margolin se réfugient derrière l'intelligence du spectateur qui « saura, disent-ils, faire la différence ». Mais il n'est pas certain que ce pari soit le bon sur un thème aussi clivant et aussi sensible.
« Compte tenu du parti pris de diffuser sans commentaires des scènes et des discours d'une extrême violence, j'ai décidé de suivre l'avis de la commission (de classification des oeuvres cinématographiques) » pour une interdiction aux moins de 18 ans, a indiqué Fleur Pellerin, la ministre de la Culture dans un communiqué. Le film, qui est programmé en salles ce mercredi 27 janvier, sera accompagné d'un avertissement.
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