Marseille: un enseignant juif agressé à la machette au nom de l'EI

Un enseignant juif a été agressé ce lundi 11 janvier 2016 à Marseille par un jeune Turc d'origine kurde armé d'une machette. La victime est légèrement blessée. Le président François Hollande a dénoncé un acte « innommable et injustifiable », dans un communiqué diffusé par l'Elysée. 

L’auteur de l’agression contre un enseignant juif ce lundi matin à Marseille est un adolescent qui aura 16 ans dans les prochains jours. De nationalité turque et d’origine kurde, il dit avoir agi « au nom d’Allah » et de « Daech » lors de son interpellation, a indiqué le procureur de la République.

L’attaque s’est produite en pleine rue dans les quartiers sud-est de Marseille. L'agresseur a asséné plusieurs coups de machette à sa victime, un professeur de 35 ans enseignant à l'institut franco-hébraïque du 9e arrondissement, la blessant au dos et à la main. Il s'est ensuite enfui en courant avant d'être interpellé 10 minutes plus tard par la police. La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête, ouverte pour « tentative d'assassinat aggravée en raison de l'appartenance à une religion et en relation avec une entreprise terroriste ».

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a rapidement apporté son « soutien à la victime », avant de souligner la menace à laquelle la France fait face. « Ce ne sont pas que des cellules organisées qui peuvent mener des attaques », dit-il au micro de RFI, mais aussi des « individus isolés qui n'étaient pas du tout connus des services de police » et qui passent à l'acte « sous l'influence de la propagande diffusée notamment sur les réseaux internet par Daech. »

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De son côté, le Premier ministre Manuel Valls s’est dit « révulsé » par cette attaque. 

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Roger Cukierman se dit atterré par cette attaque. « Nous sommes très choqués par cette agression », a-t-il réagi ce lundi au micro de RFI, alors que les commémorations des attentats de janvier 2015, notamment à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, se sont terminées ce week-end. « On voit que ça recommence avec la même violence, avec le même fanatisme », déplore-t-il, rappelant que l'agression avait eu lieu avec une machette.

Roger Cukierman en appelle au « réveil » de la « population française face à ce danger », dénonçant au passage le fait que certains évoquent un agresseur « déséquilibré ». Des allégations « insupportables » pour le président du Crif. « Il faut nommer les choses, ajoute-t-il. Ça suffit de chercher des excuses. Il faut qu'on dise que nous sommes en face d'une guerre qui est menée par le fanatisme islamique, qui veut tuer, qui veut changer notre mode de vie. Et il faut que tous les Français comprennent qu'ils sont chacun individuellement en danger. »

Les agressions antisémites se multiplient dans les quartiers nord de Marseille. Il y a moins de deux mois, un autre enseignant juif avait été tailladé au couteau par plusieurs assaillants qui s'étaient enfuis en scooter tout en exhibant un tee-shirt du groupe Etat islamique.

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