L'année des attentats est aussi celle des actes islamophobes. Cent soixante-quinze agressions et dégradations antimusulmanes juste après l'attaque à Charlie Hebdo, 450 au total aujourd'hui, après les attentats de novembre. Des chiffres officiels de la Dilcra, l'organisme en charge pour le gouvernement de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme.
« Ça veut dire des tags, des dégradations perpétrées contre des lieux de culte, des têtes de cochons déposées devant les mosquées, des agressions verbales voire physiques d’hommes et de femmes musulmanes ou supposés tels, puisqu’on a constaté – on le voit beaucoup sur les réseaux sociaux – une libération de la parole raciste », explique Gilles Clavreul, le responsable de la Dilcra.
Parole raciste
Une parole raciste qui s'attaque à toutes les minorités religieuses. En tête, toujours, la violence antisémite. « Il y a 15 ans, avant l’année 2000, on comptait 70 à 90 actes antisémites par an, poursuit Gilles Clavreul. En 2014, on en a compté 851. En 2015, on reste à des niveaux historiquement élevés d’actes antisémites. »
Les auteurs de ces actes, antisémites ou antimusulmans, ne sont pas toujours retrouvés par la police. Cela découragerait 15 % des victimes de porter plainte. Alors, pour les inciter et donner la preuve que la justice agit, la Dilcra prévoit de publier dès l'année prochaine des statistiques sur les condamnations.