Avec la déchéance de la nationalité, François Hollande espérait bien piéger la droite. Un coup politique, salué par tous, ou presque, le soir du discours de Versailles, qui se retourne à présent contre lui. A gauche, la fronde anti-déchéance ne cesse de gagner du terrain. Même les proches du président ne cachent plus leur embarras et leur opposition.
Ne rien céder
François Hollande, lui, n’entend rien céder sur son discours de Versailles, au nom de l’unité nationale et de la nécessité d'obtenir une large majorité. Mais la droite, divisée, n’entend pas être « la béquille » d’un président lâché par les siens. Pas question du moindre cadeau, à un an et demi de la présidentielle.
L’opposition monnaiera cher son vote à la réforme constitutionnelle. La majorité des trois cinquièmes, indispensable pour réviser la Constitution, sera-t-elle atteinte ? En pleine trêve des confiseurs, le débat ne fait que commencer, puisque le projet de loi n’arrivera au parlement que le 3 février 2016, pour une éventuelle adoption avant l’été. Et en attendant, il n’y a au fond que le Front national qui pavoise et se gargarise d'une « victoire idéologique » offerte par François Hollande.
Une majorité pour la réforme ?
Ce mercredi 30 décembre, Olivier Faure, le vice-président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, a estimé que ce projet de réforme constitutionnelle n'obtiendrait pas la majorité requise des trois cinquièmes. « Nous allons avoir un débat, qui doit nous permettre de modifier la Constitution. Il faut une majorité des trois cinquièmes pour la modifier, et donc nous verrons si cette majorité est atteinte sur ce sujet-là, moi je pense qu'elle ne le sera pas », a déclaré cet élu PS sur la radio RTL.