Thierry Dol, c'est l'un des visages des quatre otages que la France entière avait découverts sur le tarmac de l'aéroport à Villacoublay, un jour d’octobre 2013 : silhouette élancée, lunettes noires, il avait l'air serein voire protecteur aux côtés de ses ex-compagnons de captivité. Il souriait. Un sourire qui masquait en fait toute sa colère, explique Thierry Dol dans une interview au Parisien.
« Je me disais, souligne l'ancien otage, qu'ils avaient beau jeu de nous mettre ainsi en scène après nous avoir abandonnés. » Abandonnés alors que l'entreprise semblait connaître les risques sur le terrain. C'est ce sentiment vivace qui anime aujourd'hui cet homme âgé de 34 ans.
Comprendre pour se reconstruire
Que savait l'entreprise Areva ? Quels étaient les risques qu'elle a fait prendre à ses salariés ? En 2010, pendant l'été, l'entreprise reçoit une note inquiétante, incitant les salariés à davantage de prudence. Thierry Dol est persuadé, à ce moment-là, qu'Areva va les évacuer de la zone. Mais rien n'est entrepris.
Aujourd’hui, Thierry Dol, qui a tout perdu, veut comprendre pourquoi, selon lui, il a été abandonné par son employeur et par l'Etat Français pendant trois ans. « J'ai besoin, dit-il, de connaître la vérité pour me reconstruire. »
→ A (RE)LIRE : Ex-otages d’Arlit: les dessous d’une libération