Sous le titre « broyé petit ou gavé plus tard », l’association de défense des animaux L214 présente des images tournées dans un couvoir des Pays de la Loire où sont broyés vivants des milliers de canetons femelles chaque jour.
Sur l'une de ces vidéos tournées en caméra cachée, on voit notamment des employés jeter des jeunes canes dans des entonnoirs qui mènent à un système de broyeur. Mais la machine, parfois défaillante, mutile atrocement les oisillons, sans toujours parvenir à les tuer sur le coup.
Ils seraient ainsi entre 6 000 et 7 000 détruits ainsi tous les jours, selon l’association. Et il ne s’agit que des canetons femelles, que les éleveurs considèrent superflus à cause de leur foie trop petit. Le sort des mâles n’est pas plus enviable.
Ils sont pour leur part victimes de la pratique dite de l’épointage, qui consiste à leur sectionner l’extrémité du bec, pour éviter les agressions liées à l’élevage en cage. Des cages minuscules où, pendant une dizaine de jours, ils sont gavés à l’aide d’une pompe enfoncée dans l’oesophage.
Patrimoine gastronomique national
Des images chocs dont l’objectif est évidemment de frapper les esprits, à l’heure où bien des foyers s’apprêtent à déguster un mets inscrit au patrimoine gastronomique national depuis 2006. Le foie gras est en effet considéré comme un produit de luxe et de tradition, en France mais aussi dans le monde.
Pour la porte-parole de L214, Brigitte Gothière, ces vidéos sont là pour « lever le voile sur des pratiques que la filière du foie gras cherche à cacher aux consommateurs ». Elle appelle, sur le site de l'association, à signer une pétition pour mettre fin au broyage des canetons et demande à la profession d’en finir avec ces pratiques.
Un appel suivi sur Twitter
Avec le mot-dièse #foiegras, certains utilisateurs du réseau social Twitter, essentiellement végétariens ou écologistes, ont relayé le message et les vidéos de l’association, critiquant cet « enfer du couvoir » ou un certain « esprit de noël » qui préfère fermer les yeux sur la « cruauté animale ».
Ils n’hésitent pas avec leurs tweets à interpeller ceux qui, déjà, se délectent publiquement de leur dîner du réveillon ou qui proposent des recettes spéciales pour les fêtes. A l’image des Français, Twitter semble divisé sur la question.
Dans un récent sondage YouGov pour L214, 51% des personnes interrogées se disent contre le gavage. Mais dans une autre enquête réalisée en octobre 2014 par le CSA pour le Comité interprofessionel des palmipèdes à foie gras (Cifog), 80% des sondés jugeaient pourtant que le foie gras était un incontournable des fêtes, loin devant le saumon ou la bûche.