COP21: quels sont les points qui fâchent encore?

Après l’annonce par Laurent Fabius de l’allongement du temps de négociation de la COP21 jusqu'à samedi afin de trouver des solutions sur les sujets qui fâchent, les négociateurs sont retournés se réunir à la recherche des indispensables compromis. Un des sujets pivot dans ces discussions est l’argent, et particulièrement les financements des projets de lutte contre le réchauffement climatique.

Avec notre envoyée spéciale au Bourget, Agnès Rougier

Si l’article six de l’accord, qui concerne les finances, contient peu d’options entre crochets (donc ce qui est encore à négocier), ces options sont concentrées dans la première phrase qui donne le niveau d’obligation de financement des pays développés envers les pays en développement : les premiers devront-ils fournir des financements nouveaux, additionnels ou croissants, aux seconds ?

Mais dans le paragraphe suivant, les 100 milliards de dollars par an des fonds verts, décidés à Copenhague en 2009, sont bien mentionnés, à la demande des pays en développement, comme un plancher, une base qui pourra augmenter à partir de 2020. En revanche, ces fonds verts, créés à l'origine pour aider les pays en développement à s’adapter au changement climatique, pourraient également être utilisés pour l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre.

On n'atteint pas les 100 milliards

Mais même dans ces conditions, les promesses de financement des pays industrialisés n’atteignent pas les 100 milliards, notamment parce que l’Union Européenne et les Etats-Unis trainent des pieds. En contrepartie, les pays en développement demandent donc d’accentuer la différenciation, c'est-à-dire de réduire leurs obligations de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.

Quant à la tarification du carbone, elle n’existe plus dans l’article consacré aux financements, et l’unique mention d’un « marché du carbone » figure en toute fin de l’article trois, consacré à la diminution des émissions de gaz à effet de serre, comme une possibilité de compléter les engagements nationaux en ce sens. Bref, ainsi que le remarque l'Américain John Kerry, il y a toujours des sujets « très difficiles » en discussion à la COP21 ce vendredi 11 décembre dans l'après-midi.

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