Avec nos envoyés spéciaux au Bourget,
Les visages sont presque détendus dans les allées du Bourget à la fin de cette première semaine de négociations. « Tous les ingrédients et les assaisonnements sont réunis pour réaliser une recette », métaphorise le délégué chinois. A la tribune, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a la formule plus lyrique : « Aujourd’hui, comme jamais auparavant, les planètes sont alignées en faveur d’un accord contraignant sur le climat ». « On est serein et confiant », affirme pour sa part Seyni Nafo, le porte-parole du groupe Afrique, qui se réjouit du degré de maturité de ce texte, à ce stade des discussions.
Après une semaine de négociations parfois tendues, les ministres ont récupéré un brouillon d’accord solide. Les choses ont donc bien avancé, mais il reste encore beaucoup de points à régler.
Les discussions qui débuteront lundi ne seront plus techniques, mais politiques. Et elles s'annoncent difficiles. La question du financement, le point majeur qu’il reste à trancher, est ainsi la plus clivante. Les pays développés refusent de payer pour tout le monde. Les pays en développement estiment au contraire que c’est justement aux pays riches de payer, étant donné leur responsabilité historique du réchauffement climatique. Dans la version actuelle du texte, 18 options restent ouvertes sur cette question.
L'avertissement de François Hollande
La négociation entre maintenant dans sa phase cruciale. Le meilleur comme le pire est possible, affirme François Hollande. Ce samedi, le président français a donc lancé un appel en forme d’avertissement aux pays riches et aux pays en voie de développement. « A ceux qui voudraient viser trop haut : qu’ils fassent attention de ne pas avoir raison tout seuls. A ceux qui voudraient se contenter du minimum : ils risquent d’avoir le maximum… de catastrophes », a prévenu François Hollande.
On observe néanmoins une véritable envie de négocier. L’enjeu est clair pour tout le monde et les pays qui traînent des pieds, comme l’Arabie saoudite, ne risqueront jamais l’opprobre mondial en bloquant l’accord.
Mais il y a un calendrier à respecter. La date limite est mercredi soir. L’accord partira ensuite pour être traduit, car il est actuellement en anglais. Un travail conséquent, au vu de l’inventivité sémantique dont font preuve les négociateurs pour un tel texte. La signature aura donc lieu vendredi, avec une possibilité de prolongement jusqu’au dimanche 13 décembre. Chaque pays devra ensuite transposer dans sa loi cet accord qui pourra entrer en vigueur en 2020.
→ Pour aller plus loin, notre dossier Paris-Climat 2015