Le maire de Séoul est également président du Conseil international pour les initiatives écologiques locales. Un réseau de 1200 villes à travers le monde. Les villes occupent 2% de la surface de notre planète mais elles émettent 70% de ses gaz à effet de serre. Elles sont donc un acteur incontournable dans la lutte contre le réchauffement, estime Park Won-soon, que notre correspondant en Corée du Sud, Frédéric Ojardias,a rencontré juste avant son départ pour la France.
Park Won-soon vient présenter à Paris les remarquables réussites de la capitale sud-coréenne pour réduire ses émissions de CO2. Le maire de Séoul a mis en place nombre d'initiatives pour encourager l'utilisation des renouvelables et transports en commun ; et surtout pour changer les pratiques quotidiennes. « Ce n'est pas que le maire qui doit travailler, estime-t-il, il faut que tous les citoyens eux-mêmes fassent des efforts pour que ces politiques soient un succès. Par exemple, depuis trois ans, nous avons lancé une initiative qui consiste à réduire la consommation énergétique de Séoul de l'équivalent d'une centrale nucléaire par an. Nous avons atteint notre objectif six mois plus tôt que prévu ! Et nous avons déjà lancé la deuxième phase, qui est d'économiser l'équivalent de deux centrales nucléaires. Cela a marché parce que 1,7 millions de citoyens et d'entreprises [sur une population de 10 millions] participent à notre programme de réduction de consommation. »
Des résultats si remarquables que même l'ONG Greenpeace Corée, d'habitude très critique vis-à-vis des autorités, encourage aujourd'hui les autres municipalités à suivre l'exemple de Séoul.
Bénéfique à la croissance
La petite péninsule asiatique n'est pas la seule à avoir pris le problème à bras le corps. Le maire de Vancouver porte lui aussi un projet ambitieux : il veut faire de sa ville la métropole la plus verte au monde. Sa recette ? Il mise sur les transports neutres en carbone et investit dans l'efficacité énergétique.
« Nos bâtiments sont construits selon des normes écologiques les plus strictes de toute l'Amérique du Nord, raconte Gregor Robertson. Nous voulons réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 80 pour cent d'ici 2050. A partir de 2050, on consommera à 100% de l'énergie renouvelable. Nous avançons bien vers ces objectifs. Et cela profite à l'économie locale. C'est dans le secteur du développement durable que nous avons créé le plus d'emplois. Du coup, nous avons la plus forte croissance économique de toutes les villes canadiennes. »
Le maire de Montréal Denis Coderre, présent lui aussi à Paris, adresse un message aux gouvernements qui négocient actuellement au Bourget : « Si vous voulez que cela réussisse, vous avez besoin de nous et on est prêt à faire la différence. »
L'exemple de Vancouver montre que certains maires n'ont pas attendu les conférences internationales pour s'engager en faveur d'un habitat durable.
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