Le cas de Samy Amimour, l'un des kamikazes du Bataclan, illustre à lui seul les carences du système judiciaire français. Amimour, 28 ans, un jeune homme sans histoire, chauffeur à la RATP, sa radicalisation est récente, elle a commencé en 2012.
En octobre 2012, la police fait irruption à son domicile, il est soupçonné de nourrir un projet de départ vers le Yémen. Il est alors mis en examen pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, et est placé sous contrôle judiciaire. Son passeport et sa carte d'identité lui sont donc retirés.
Pour obtenir de nouveaux papiers, il a suffi à Samy Amimour d'en déclarer la perte. Aucun signal d'alerte ne se déclenche. Les juges antiterroristes n'apprendront qu'il ne pointe plus au commissariat de son quartier qu'un mois et demi après sa disparition. Là encore, personne ne s'est inquiété.
En septembre 2013, il rejoint la Syrie. La justice n'émettra que trop tard un mandat d'arrêt international à son égard, mandat qui n'empêchera pas son retour en France. Après de telles défaillances, une commission d'enquête seule ne suffira pas à gommer les carences, faiblesses et lacunes de la lutte antiterroriste.