Née en 1989 en région parisienne, Hasna Aït Boulahcen a eu une enfance compliquée. Victime de mauvais traitements, à 8 ans elle est placée dans des familles d’accueil. L’une d’elles se souvient d’une gamine qui refuse tout geste de tendresse et qui fait des cauchemars.
A 15 ans, Hasna quitte soudainement son foyer d’adoption, part vivre un peu chez son père, un peu chez sa mère et beaucoup dans des squats et dans la rue. Elle aime la fête, boit de l’alcool et touche à la drogue. Extravertie et instable, elle rêve de devenir chanteuse, porte des tee-shirts moulants, des jeans et des chapeaux de paille. « Chapeau de paille », c'est le surnom que ses amis lui avaient donné.
Tout bascule il y a six mois. Les tenues décontractées sont remplacées par le voile intégral. Hasna annonce un jour à l’une de ses amies son projet de partir en Syrie pour faire le jihad. Elle s’inscrit aussi à Pôle emploi et cherche du travail.
Le 17 novembre, elle reçoit un appel d’Abdelhamid Abaaoud qui lui demande de l’aide. Elle accepte, elle meurt à ses côtés dans l’appartement pris d’assaut par les policiers du Raid. L’enquête en cours permettra peut-être de déterminer si elle a joué ou non un rôle dans les tueries qui trois jours auparavant ont coûté la vie à 130 personnes.