L'Assemblée nationale a rendu un hommage unanime mercredi à l'action des forces de l'ordre lors de l'opération antiterroriste de Saint-Denis dans la matinée, avec des députés, tous debout, applaudissant au début de la séance des questions au gouvernement. Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone a salué « la détermination, la rapidité, l'efficacité » des forces de l'ordre et des services d'urgence, disant la « reconnaissance unanime de la représentation nationale ». Les parlementaires présents et le gouvernement ont applaudi debout.
De son côté, le président de la République a tenu, lui aussi, à rendre hommage aux policiers, lors de son discours prononcé devant l'Association des maires de France. « Je veux exprimer toute notre gratitude, notre admiration à l'égard des forces de l'ordre, des policiers, qui ont lancé l'opération. Ils connaissaient le danger. Ils sous-estimaient sans doute encore la violence qu'ils allaient rencontrer. Ils ont été jusqu'au bout de leur mission. Plusieurs ont été blessés. Et je pense aussi à ces policiers, les mêmes et d'autres, qui sont allés au Bataclan, dans des conditions terrifiantes pour aller chercher les terroristes et, là encore, les neutraliser. La France est fière de disposer de forces de cette qualité pour protéger nos concitoyens », a déclaré François Hollande.
Nicolas Sarkozy critique la politique de sécurité actuelle
Dans un entretien au journal Le Monde, Nicolas Sarkozy se félicite d'un « revirement spectaculaire » de la politique sécuritaire de François Hollande, mais c'est pour mieux dénoncer les « failles » révélées par ces attentats, dix mois après ceux contre le journal satirique Charlie Hebdo, une policière et un magasin cacher. « A quel niveau de victimes faut-il fixer la barre pour employer le mot (« failles ») ? Est-ce que toutes les conséquences ont été tirées après les attentats du mois de janvier ? La réponse est non. Trop de temps a été perdu », accuse M. Sarkozy. « Le gouvernement n'a pas non plus tiré toutes les conséquences de notre intervention militaire en Syrie sur le plan de la sécurité intérieure », argumente-t-il encore, estimant qu'il « aurait fallu renforcer notre dispositif antiterroriste » aussitôt.
Après une séance houleuse à l'Assemblée nationale, mardi, le calme semble être revenu parmi les rangs des députés lors de la séance de questions au gouvernement d'aujourd'hui. Lors de l'émission Questions d'Info LCP-France Info-Le Monde-AFP, le député de l'Aisne et membre de l'opposition Xavier Bertrand a déclaré qu'il « votera la prolongation de l'état d'urgence » proposé par le président de la République, qu'il estime « absolument indispensable ». L'ancien ministre s'est également dit « prêt » à voter la réforme constitutionnelle prônée par François Hollande. « Il n'est pas question de marchandage », a-t-il insisté. « La seule chose qui compte est de savoir si dans cette révision constitutionnelle, on se donne les moyens de mieux se protéger », a-t-il enfin déclaré.