Israël: les attentats à Paris vus par la rue

Deux jours après les attentats à Paris et Saint-Denis qui ont endeuillé la France, de nombreux experts l’affirment : les Français vont devoir apprendre à vivre avec la menace terroriste. Rencontres dans un pays qui le fait depuis longtemps, Israël.

Avec notre correspondant à Jérusalem,  Nicolas Ropert

Manuel Valls a prévenu les Français. « Nous devons nous attendre à d’autres répliques », a affirmé le Premier ministre samedi 14 novembre sur le plateau du 20h de TF1, au lendemain des attentats qui ont ensanglanté Paris. Comme le chef du gouvernement, plusieurs experts, dont l'ancien juge antiterroriste Alain Marsaud, estiment que la France doit apprendre à vivre avec le risque d’attaques.

S'il est un pays qui a connu des agressions terroristes en nombre ces dernières années et qui s’est habitué à vivre dans ce climat, c'est bien Israël. Depuis le début du mois d’octobre, pratiquement pas un jour n’est passé sans qu'une attaque au couteau ne se produise. Dans les années 2000, ce sont les bombes qui explosaient dans les cafés ou dans les bus à Jérusalem et Tel Aviv.

« On sait ce qu’ils ressentent, bien sûr. Puisqu’on a été touché dans notre chair et dans notre sang », rappelle Sabrina Getta. Cette Israélienne francophone n’est pas surprise par les attentats de Paris. « Il y a un moment déjà que le terrorisme est bien installé en France », allègue-t-elle.

« La soif de vivre »

Serge, son mari, pense que les Français comme les Israéliens vont devoir s'habituer au terrorisme. « On est malheureusement très habitué. Même nous, qui habitons à Netanya, c’est le même phénomène, il y a eu des attaques. Mais la force du peuple juif, la force d’Israël, c’est de rebondir immédiatement et de continuer à vivre parce qu’on a la soif de vivre. »

Militant pour la paix et le dialogue interreligieux, Emile Moati, un franco-israélien de Jérusalem, refuse lui d'accuser une croyance en particulier. « Comment voulez-vous construire quelque chose si vous ne parlez pas aux gens ? C’est absolument impossible, pose-t-il. Donc au lieu de nous entretuer, il est quand même mieux de se serrer la main et de construire le monde de demain, qui est possible. »

Le président de la Knesset a assuré ce dimanche dans une lettre être au côté de la France dans cette guerre de la terreur.

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