Mixité sociale au collège: la France a de gros progrès à faire

Une étude réalisée pour le compte du Conseil national d’évaluation du système scolaire révèle que la France est loin du compte en termes de mixité sociale dans les collèges. La preuve par les chiffres.

Verdict : peut beaucoup mieux faire. Le Conseil national d’évaluation du système scolaire, créé en 2013 par le ministère de l’Education nationale, vient de rendre un rapport sur la mixité sociale dans les collèges. Ce document signé par deux chercheurs de l’Ecole d’économie de Paris, Son-Thierry Ly et Arnaud Riegert, démontre que la France a de progrès à faire dans ce domaine.

Les auteurs ont quantifié la ségrégation sociale au collège en se basant sur six ans de données administratives collectées par les académies. Si la mixité sociale était une réalité, on devrait trouver dans toutes les classes le même ratio entre les enfants issus de différents milieux. Or, c’est loin d’être le cas.

S’il n’y avait aucune ségrégation sociale, chaque collégien compterait dans sa classe 22 % d’élèves appartenant aux couches sociales supérieures. En réalité, un élève issu lui-même de cette classe sociale en compte 34 %, quand un enfant de classe sociale moins favorisée en dénombre seulement 14 %.

Ces chiffres signifient que les parents appartenant aux milieux plus aisés ont des stratégies pour contourner la carte scolaire, en particulier en ville, où les établissements sont nombreux. Résultat de la manœuvre, les enfants issus de milieux modestes se retrouvent entre eux.

Cette ségrégation sociale est nuisible en particulier pour les élèves en difficulté. Or, favoriser la mixité sociale dans les collèges est l’un des vœux de la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, qui annoncera la semaine prochaine des expérimentations visant à l’améliorer.

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