Le président français accueilli jeudi à Vandœuvre-lès-Nancy, en banlieue nancéienne, par une femme qui scande son nom en boucle ! « On est presque mieux ici qu'à l'Elysée », s'amuse François Hollande. « Merci beaucoup, merci de votre visite ! », lui lance une passante enthousiaste sur son chemin.
« Les doutes, progressivement se lèvent »
Au menu des réjouissances pour le chef de l'Etat : photos ou embrassades presque à chaque mètre. Et bribes de conversations avec les riverains. « Moi, j'ai acheté ça pour 40 000 euros », lui confie un homme au sujet de son logement. « Oui ? Donc ce n’était pas trop cher, ça va... », commente M. Hollande. « Ah bah non ! Quatre pièces, à 100 mètres carrés », précise l'interlocuteur du président, satisfait de son achat.
Des enfants qui se faufilent entre les jambes des officiers de sécurité pour une poignée de main avec le président ; un accueil musical dans l'école voisine ; François Hollande est visiblement ravi de cette opération rattrapage si parfaitement huilée. « S’il n’y a pas de résultat, il y a toujours le doute. Quand le résultat est là, les doutes, progressivement se lèvent », explique-t-il.
« Dans quel pays vivrions-nous... »
Le président parle là de la rénovation urbaine, bien sûr. Mais chacun aura aussi compris l'allusion à la récente baisse du chômage. D'ailleurs, dans cette région de Lorraine où le Front national rafle 30 % des voix, parler de résultats ne suffit pas. Alors, dans la soirée, devant un parterre d'élus, François Hollande attaque.
Il lance la confrontation avec ses adversaires politiques sur le thème de l'immigration. « Nous devons être garants de la protection de nos concitoyens, lance François Hollande. Mais moi, je ne laisserai pas non plus les discours de surenchère se faire, qui s’en prennent à ceux qui sont plus pauvres qu’eux, à ceux qui sont étrangers, à ceux qui sont venus chercher asile. Mais dans quel pays vivrions-nous si nous cédions à ce type de ressentiment, à ce type de surenchère, de compétition ? »
Hollande a déjà la tête après la régionales
Et le président de préciser qu'il parle de « ceux qui vous expliquent qu’il serait possible de mettre des murs, de mettre des barrières, d’installer des grillages, des barbelés ». « Il y en a qui pensent qu’il est toujours préférable d’avoir une bonne frontière ! Un bon mur ! Une bonne ligne infranchissable ! C’est ceux qui avaient déjà inventé une ligne Maginot. Et puis, le vent de l’histoire a fini par tout balayer », observe M. Hollande.
« N’imaginons pas non plus que nous serions mieux entre nous, sans les autres, loin des autres, et même contre les autres. La France tient son futur dans l’ouverture, pas dans la fermeture », plaide le chef de l'Etat, tout à son opération reconquête, tant et si bien qu'il semble déjà avoir enjambé les très probables calamiteux résultats des élections régionales de décembre prochain.