Très marqués par les violences subies à Lille ou à Toulouse pendant les grèves la semaine passée, les avocats ont perdu confiance en leur ministère.
Christiane Taubira a renoncé à la taxe de 5 millions d'euros qui devait être prélevée en 2016. Mais l'Assemblée nationale a bien voté cette ponction. C'est ce qui inquiète Pascal Eydoux, président du Conseil national des barreaux : « Il faut que la ministre tienne les engagements qu’elle a pris. Le texte de l’article 15 du projet de loi de finances a été voté par l’Assemblée. Donc désormais je veux savoir de quels leviers la ministre dispose pour respecter les engagements qu’elle prend ». La ministre pourrait passer par un amendement pour annuler la loi.
Les négociations se poursuivent
Autre point de tension : la baisse des tarifs des avocats qui agissent dans le cadre de l'aide juridictionnelle, comme dans le cas des gardes à vue. « La garde à vue, de 300 passait à 130 euros. 130 euros une garde à vue, on arrive à des taux horaires qui sont de 8 euros de l’heure. Ce n’est pas sérieux », estime encore Pascal Eydoux.
Les négociations continuent ces trois prochains jours, et les avocats espèrent trouver une solution rapidement. Pascal Eydoux : « Nous devons sortir de ce dossier de l’aide juridictionnelle et tous en sortir par le haut. Ce que nous réclamons effectivement, c’est qu’il y ait un vrai budget pour l’aide juridictionnelle à défaut de quoi les avocats devront dire, on ne peut plus les représenter. Ça, ce n’est pas possible. »
Si les négociations n'aboutissent pas, la grève pourrait être reconduite.