La décision de la CGT intervient après l’interpellation de plusieurs salariés du groupe Air France soupçonnés d’avoir participé à l’agression contre des cadres de la direction lors du comité d’entreprise de la compagnie, le 5 octobre 2015 ; on était face à des actes condamnés par le gouvernement.
Le Premier ministre Manuel Valls a qualifié les auteurs de « voyous » et le mot n'est pas passé auprès de la CGT. Son responsable, Philippe Martinez, a reproché au gouvernement de ne pas dénoncer avec la même véhémence le plan social annoncé à Air France, qui menace, lui, 2 900 emplois. La CGT a également regretté que la question des salaires et la réduction du plan de travail ne soient pas évoquées lors de ce cinquième round de négociations.
Un coup dur pour l'exécutif
Depuis mardi, l’exécutif avait flairé le danger. La tonalité du discours de François Hollande sur les incidents à Air France a soudainement changé, le chef de l’Etat parlant pour la première fois de la brutalité d’un certain nombre de décisions qui peuvent être celles des patrons. Mercredi, c’était au tour de Ségolène Royale puis de Manuel Valls de tenter d’apaiser les choses en remettant en cause le plan de restructuration proposée par la direction, un revirement tardif qui n’aura au final servi à rien car la CGT est restée définitivement braquée par l’attitude initiale du gouvernement dans ce dossier.
Une cassure à gauche
Au lendemain des interpellations des cinq salariés d'Air France, un délégué CGT des chantiers navals STX refuse de serrer la main de François Hollande à Saint-Nazaire, signe d’une cassure profonde entre le syndicat et la majorité de gauche. L’annonce de ce boycott est au final une bien mauvaise nouvelle pour un président qui a fait du dialogue social une des pierres angulaires de son quinquennat.
Six syndicats seront donc présents lors de cette grande conférence sociale, trois thèmes seront abordés : la transition énergétique, la transformation numérique et l’emploi, un rendez-vous cher à François Hollande. La ministre du Travail, Myriam el Khomri, dénonce une posture de la part de la CGT. Manuel Valls a fustigé sur BFMTV cette position du syndicat en tenant à souligner : «Quand on refuse de serrer la main, quand on refuse de dialoguer, on ne fait pas avancer la société française. Et la société française a pourtant besoin de réformes et d'avancer».
■ Échange entre Francois Hollande et Sebastien Benoît de la CGT à Saint-Nazaire