C'est la première fois que les artistes de la Nuit Blanche planchent sur un thème commun : le climat. Pour le directeur artistique, José-Manuel Gonçalvès, il s'agit toujours d'interpeller le public : « C’était une sorte de défi qui a été lancé à l’ensemble de l’équipe de la Nuit blanche. Sur le sujet climat, au fond, je ne suis pas avancé plus que la plupart des citoyens. D’ailleurs, il fallait faire attention de ne pas être non plus dans le littéral et l’aimable. Il fallait aussi des œuvres qui bousculent un peu. Donc c’était intéressant de voir comment cela pouvait se traduire et être abordé par les artistes. »
Des blocs de glace multicolores
Avec Waterlicht, Daan Roosegaarde noie sous les eaux le parc Clichy-Batignolles ; place de l'Hôtel-de-Ville, Zhenchen Liu installe des blocs de glace multicolores et… éphémères ; gare du Nord, Leandro Erlich fait littéralement fondre une maison ; Erik Samakh, avec La Nuit des abeilles, donne à entendre des sons bien étranges au parc Monceau : « J’ai passé mon temps à enregistrer des insectes, des oiseaux et des batraciens du sud de la France, parce que si le climat change et se réchauffe, les insectes, les oiseaux et les batraciens du sud de la France vont migrer, remonter jusqu’à Paris et certainement encore plus haut. Et nous entendrons pendant la nuit peut-être même des cigales chanter et certains oiseaux très particuliers. »
Comme le climat est une préoccupation mondiale, la Nuit Blanche se déploie cette année dans une trentaine de villes, de Bruxelles à Skopje en passant par Toronto.