En campagne à Calais, Marine Le Pen joue la carte des migrants

Marine Le Pen était vendredi en déplacement à Calais dans le nord de la France où elle a tenu un meeting en soirée. La présidente du Front national, tête de liste aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, n'a parlé que d'un seul sujet, la crise migratoire. On les estime à 3 500 dans cette commune de 70 000 habitants. Pour tenter de la contrer, l'un de ses adversaires, le socialiste Frédéric Cuvillier, a décidé de tenir au même moment une réunion publique.

Avec notre envoyé spécial à Calais, Pierre Firtion

Le slogan affiché donne le ton de la soirée : « L'avenir est entre vos mains, ce sera la vague bleu marine ou les vagues de migrants. » A deux mois des régionales, Marine Le Pen n'est donc venue à Calais que pour parler d'un seul sujet, la crise migratoire : « Il n’était pas illégitime de commencer par Calais, car s’il y a bien un territoire qui est totalement abandonné et oublié par les forces politiques, c’est bien Calais. Et moi je veux leur dire (aux habitants de Calais) que je ne les oublie pas, que je ne les abandonne pas, que je sais pertinemment ce qu’ils vivent, que je suis venue de nombreuses fois à Calais pour dénoncer cette situation et qu'évidemment je compte continuer à le faire et à le mettre en œuvre au niveau de la région. Vous citoyens de Calais vous êtes régulièrement oubliés, méprisés et humiliés par ceux qui sont pourtant les odieux responsables de votre calvaire, ceux qui vous ont livré et abandonné à la submersion migratoire. »

Devant près de 300 sympathisants, la présidente du FN a longuement évoqué la situation de Calais, « un drame à ciel ouvert », a-t-elle dit. Les responsables de cette situation qualifiée de cataclysmique, que ce soit selon elle, l'UMP et le PS. Seul le vote FN peut donc faire changer les choses selon Marine Le Pen : « Si nous échouons en décembre, ils redoubleront d’effort pour faire venir toujours plus d’immigrés clandestins. On le sait ce n’est pas au niveau d’une région qu’on règle le problème de l’immigration, mais on peut au moins contribuer à ce que ça ne s’aggrave pas. On peut au moins ne pas accompagner l’ouverture ininterrompue de campements nouveaux. On peut au moins interpeller l’Etat avec une parole forte. On peut au moins faire venir les médias du monde entier pour montrer ce qu’est la France aujourd’hui. »

La crise migratoire, sujet unique d'un meeting où Marine Le Pen n'aura à aucun moment parlé de son projet pour la région. Ce qui n’est pas étonnant pour Frédéric Cuvillier : « Madame Le Pen vient faire campagne présidentielle. » La tête de liste socialiste en Nord-Pas-de-Calais avait improvisé vendredi soir une réunion publique pour ne pas laisser le champ libre à la candidate frontiste car « c’est trop facile d’instrumentaliser politiquement un drame. » Mais le scrutin s'annonce compliqué pour le PS qui apparaît dans les sondages, nettement distancé par le Front national.

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