« La surprise de ce projet de loi de Finances, c'est qu'il n'y a pas de surprise. Nous mettons en œuvre ce que nous avons avancé. » C'est par ces mots que le ministre des Finances, Michel Sapin a conclu sa conférence de presse à Bercy.
L'objectif est atteint pour le ministre qui assure que l'économie se redresse, que les engagements sont tenus s'agissant de la réduction du déficit, et que les dépenses publiques sont sous contrôle, avec la mise en œuvre des 50 milliards d'euros d'économie prévus et répartis entre l'Etat, les collectivités et les régimes sociaux.
Bercy conserve l'hypothèse d'une croissance à 1,5 % l'an prochain, un choix réaliste selon le ministre, après 1 % cette année. Ce postulat permet d'envisager une légère baisse de la dépense publique qui passerait de 55,8 % en 2015 à 55,1 % en 2016, sans avoir pour autant d'incidence sur la dette publique - qui devrait grimper de 0,2 % pour atteindre les 96,5 % du PIB l'année prochaine, proche des 100 %.
Maitrise du déficit et promesses aux ménages et entreprises
L'objectif prioritaire du gouvernement pour 2016 est de maitriser le déficit. Selon Bercy, le déficit doit passer de 3,8 % du PIB en 2015 à 3,3 % l'année prochaine. Michel Sapin a réaffirmé l'objectif de le ramener en dessous des 3 % dès 2017, comme Paris s'y est engagé auprès de Bruxelles.
Le gouvernement a également une autre priorité : la baisse des impôts pour les ménages les plus modestes. Cette mesure va coûter deux milliards d'euros, et toucher huit millions de contribuables, dont trois millions de nouveaux bénéficiaires. Il ne faut pas non plus oublier les promesses faites aux entreprises: à savoir les réductions des prélèvements et des cotisations, dans le cadre du pacte de responsabilité et de solidarité, pour un coût de neuf milliards d'euros.
Des économies obligatoires
Pour financer ces promesses, l'exécutif annonce des économies. L'Etat s'est engagé à ce que toute nouvelle dépense soit compensée par des économies. Bercy annonce 1,3 milliard d'euros d'économies supplémentaires. Il compte les trouver dans la baisse des aides personnalisées au logement, ou encore en ponctionnant les collectivités locales dont les dotations seront réduites de 3,5 milliards d'euros. Mais aussi les niches sociales et des baisses de crédits sur un grand nombre de missions, y compris la mission « Aide publique au développement » et la mission « Ecologie, développement et mobilité durables ».
L'Etat se serre la ceinture également
L'Etat prendra sa part, avec des économies sur la dépense publique : seize milliards d'euros, contre quatorze milliards et demi initialement envisagés. Les ministères vont également se serrer la ceinture, avec une coupe d'un peu plus de cinq milliards d'euros, notamment dans les frais de fonctionnement. Seuls seront épargnés les ministères prioritaires tels que l'éducation, l'emploi, la sécurité et la culture.
Si ce budget semble satisfaire le ministre des Finances, il n'est approuvé que du bout des lèvres par le Haut Conseil des finances publiques, pas convaincu notamment par la prévision de croissance du gouvernement.