Des femmes, des hommes et des enfants amassés devant un wagon. Sur l'une des vitres une petite affiche : « Béziers 3 865 km ». Et sur une autre, on peut lire : « scolarité gratuite, allocations et hébergement pour tous ».
Juste au-dessous de cette image, en gros caractères jaunes, un titre alarmiste : « Ils arrivent ». L'idée que les migrants envahiraient Béziers est à peine implicite et, qui plus est, le cliché a été trafiqué.
A l'origine, il s'agit d'une photo prise en Macédoine par un journaliste de l'AFP : les deux affichettes placardées sur les vitres ont, en fait, été ajoutées par la mairie de Béziers. Un détournement d'image dont s'est offusquée l'Agence France-Presse. Le patron du service photo parle d'un maquillage à la sauce nord-coréenne.
Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. Le Parti socialiste condamne « un nouveau dérapage » et pour le député centriste de l’UDI, Yves Jégo, c'est une « honte pour la République ». Pour le député écologiste Noël Mamère, Robert Ménard est un « pantin », un responsable politique « indigne », en quête de « coups médiatiques »
Mais, malgré la polémique qui enfle, Robert Ménard assume et se justifie : il ne retire rien. Quant à l'AFP, l'agence a fait savoir qu'elle entendait bien porter cette affaire sur le plan judiciaire.