Avec notre envoyée spéciale à Munich, Stefanie Schüler
A Munich, le parc des expositions a été transformé en gigantesque centre d’accueil d’urgence. Chaque jour, des dizaines de réfugiés quittent ces locaux, seuls ou en petits groupes, pour visiter des proches. Le temps de quelques heures ou de quelques jours, ils s’extraient ainsi à tout contrôle des autorités allemandes. Une « sortie du radar » des autorités allemandes facilitée par le fait qu’à leur arrivée, les réfugiés ne sont désormais plus enregistrés immédiatement.
« Avec des arrivées comme celles du week-end, avec 20 000 personnes en deux jours, il est impensable que la police continue les enregistrements, alors que nous devons apporter une réponse humanitaire rapide, explique Simone Hilgers, porte-parole du gouvernement bavarois. Mais une fois que les personnes sont réparties sur d’autres Länder, elles seront enregistrées là-bas comme auparavant. L’endroit de l’enregistrement a été déplacé, mais le principe, en soi, n’est pas mis en cause. »
Des craintes peu fondées
Au sein de la population bavaroise, tout le monde ne soutient pas cette ouverture des frontières sans contrôle immédiat. Des craintes commencent à se faire entendre concernant une menace potentielle pour la sécurité nationale allemande.
Cependant, la plupart des réfugiés qui sortent du centre d’accueil munichois disent vouloir y revenir après quelques jours. Le risque que certains continuent leur route seuls sans se faire enregistrer est en fait minime. « L’enregistrement est lié à des prestations financières auxquelles les demandeurs d’asile ont droit. Donc, s’ils veulent la procédure de demande d’asile, ils vont s’enregistrer », estime Simone Hilgers.