Vigipirate: un dispositif d’exception en place depuis 20 ans

Il était censé rester un dispositif exceptionnel, mais cela fait vingt ans que le plan Vigipirate, utilisé pour lutter contre le terrorisme, est activé de façon continue en France. Alors que les moyens qu’il exige sont considérables, le dispositif ne dissuade, selon des experts, que les actes spontanés.

Le plan Vigipirate, qui a pour mission de prévenir des attentats, fait désormais partie du paysage en France. En alerte vigilance dans tout le pays et en alerte attentat en Île-de-France, le dispositif a été déclenché le 8 septembre 1995 à la suite de l’explosion d’une voiture piégée devant une école juive de Villeurbanne, dans la banlieue lyonnaise. Depuis vingt ans jour pour jour, les Français se sont donc habitués à croiser des militaires en armes dans les gares, les aéroports, et parfois même dans la rue.

Mais le plan Vigipirate n’est encadré par aucun texte de loi. Ce dispositif complexe comporte 300 mesures, dont certaines sont couvertes par le secret-défense. Il suffit d’une simple instruction envoyée par le Premier ministre pour déclencher les mesures.

Impossible de mesurer son efficacité

Le plan Vigipirate déploie des moyens considérables : 5 000 lieux sur le territoire sont surveillés par 30 000 gendarmes et policiers, ainsi que 7 000 militaires. En revanche, par la nature de sa mission – prévenir des attentats –, il est impossible de mesurer son efficacité, car, par définition, il est impossible de mesurer ce qui ne s’est pas produit.

L’effet de Vigipirate est surtout psychologiquement rassurant pour les citoyens. Car selon des spécialistes, le dispositif sert avant tout à dissuader les actes spontanés, alors que des terroristes déterminés sauront passer outre la surveillance. Aujourd’hui, alléger le dispositif est une question qui ne se pose même pas, assure-t-on au gouvernement, bien que cet important déploiement soit éprouvant pour les hommes et femmes chargés d’exécuter cette mission.

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