Avec notre envoyé spécial à Brachay, Pierre Firtion
De la guerre ouverte entre Marine Le Pen et son père, Elisabeth ne veut pas en entendre parler. Pour cette adhérente de Seine-Saint-Denis, le sujet serait anecdotique. Les médias en feraient bien trop : « On en fait tout un plat mais c’est rien. Il faut arrêter. Et ce qui se passe chez les Verts, ce qui se passe au PS, c’est pire. Il faut arrêter, quoi ! ».
Un accès de colère qui traduit un sentiment de malaise. S’ils sont aujourd'hui marinistes, les militants frontistes ont toujours été très attachés à la figure du père. Toutefois, certains ne cachent plus aujourd'hui leur ras-le-bol devant l'attitude jusqu'au-boutiste d'un Jean-Marie Le Pen vieillissant : « A 87 ans, il serait grand temps qu’il prenne son bâton de pèlerin et qu’il reste chez lui ». « Il ne peut pas rester comme Mathusalem ».
Passer la main
Et pour cet adhérent alsacien, même si le fondateur du FN « mérite quand même beaucoup de respect », il est temps pour lui de passer la main : « Je pense qu’il devrait vivre sa petite retraite, acheter un petit yacht, et laisser sa fille faire son travail ».
Son départ du FN soulage en tout cas les militants les plus marinistes, comme Eliane, une adhérente active du Bas-Rhin : « Ça ne peut être qu’une bonne chose. Nous militants, c’est vrai que quand on nous questionnait sur les marchés, "vous êtes d’accord avec ce qu’a dit Jean-Marie ?"... c’est vrai qu’on avait toujours un peu de mal à se justifier, ce qu’on n’aura donc plus à faire ». A condition bien sûr que la justice confirme son exclusion du parti.