Dheepan montre les invisibles en gros plan et sur grand écran. Dans le film, les principaux acteurs parlent tamoul. Les protagonistes ? Un homme, une jeune femme et une petite fille. Ils ne se connaissent pas mais ont endossé une fausse identité de famille pour fuir le Sri Lanka vers l'Europe, puis la France, avec à la clé un possible statut de réfugié et l'espoir d'une vie meilleure. Jacques Audiard a spécifiquement voulu montrer comment une « famille, fausse, allait devenir une vraie famille ».
Mise en scène intimiste
Le réalisateur, déjà distingué par le Grand Prix du Festival de Cannes en 2009 pour Un Prophète, filme à hauteur de regard le parcours de ces trois personnages, échoués dans une loge de gardien, dans une cité de la banlieue parisienne tenue par des trafiquants. Peurs, incompréhensions, adaptation, reconstruction, Dheepan raconte l'histoire d'un guerrier fatigué, qui monte au front une dernière fois pour sauver ce qui lui reste.
Une fable humaniste, simple et bien plus efficace que tous les discours sur l'accueil des migrants. « J'avais envie d'un film polymorphe, qui change de forme, en même temps que les personnages évoluent », reconnaît Jacques Audiard, qui viendra parler de son art sur RFI, samedi 5 septembre prochain, dans l'émission Tous les cinémas du monde.