Attentat du RER B à Saint-Michel: une rescapée se souvient

Le 25 juillet 1995, un attentat meurtrier fait 8 morts et 117 blessés dans le RER B à la station Saint-Michel à Paris. Une campagne d'attentats est menée par le GIA algérien sur le sol français. Vingt ans après, les témoins de l'attaque et les familles de victimes n'ont rien oublié. Arlette Royer, se trouvait dans le RER lorsque la bombe a explosé. Elle raconte.

Il est 17h ce 25 juillet 1995 lorsqu'une bombe explose dans un train de la ligne du RER B. La rame se trouve alors au deuxième sous-sol de la station Saint-Michel. Arlette Royer est à bord. « On a à peine vu la lumière des quais qu’il y a eu une grosse explosion et tout le monde a compris que c’était une bombe, raconte-t-elle. Quelqu’un a hurlé ‘c’est une bombe’ donc on en a tous été conscients. Dans mon wagon, on s’est retrouvé complètement dans le noir. On a senti une fumée épaisse arriver et moi j’ai eu peur de mourir étouffée ».

La bombe était une simple bonbonne de camping-gaz remplie de poudre noire, de désherbant, de clous, de boulons. L’engin dissimulé sous une banquette a littéralement soufflé tout un wagon. A la station Saint-Michel, le chaos est total. « Sur le quai, dès que je suis sortie, il y avait un corps à côté de la porte, se souvient Arlette Royer. J’ai vu que c’était une dame qui avait les jambes brûlées. Dans les minutes qui passent, on voit la vie au ralenti, on voit des gestes autour de nous au ralenti. Il y a les hurlements, la fumée, les odeurs. Il y a un tas de choses qui sont toutes mêlées et toutes violentes. »

Vingt ans après, le traumatisme est toujours là. Pour Arlette Royer, c’est une souffrance quotidienne. « On fait croire aux gens que tout va bien, que c’est derrière nous. J’ai beau faire la forte, la brave devant tout le monde et sourire, en fait, à l’intérieur, ça ne doit pas être vraiment ça. C’est violent et on ne peut pas oublier. »

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