C'est une mauvaise habitude prise à la tête de l'Etat. Les présidents de la République, mais aussi les ministres et leurs conseillers préfèrent les smartphones du commerce aux téléphones sécurisés, conseillés par le secrétariat général de la Défense nationale (SGDN). Dès 2006 pourtant, le SGDN avait alerté l'Elysée et les cabinets ministériels contre l'utilisation des téléphones BlackBerry.
Car même s'ils proposent des communications chiffrées, leur contenu est hébergé par une entreprise canadienne, et donc très facilement accessible par les agences américaines. Et malgré cet avertissement, les téléphones ultrasécurisés, jugés trop complexes et pas assez pratiques, ont continué d'être délaissés.
Terminal ultrasécurisé... ou pas
En 2010, Nicolas Sarkozy, alors président de la République et fidèle utilisateur de BlackBerry, passe au Teorem, un téléphone réputé « inviolable ». Et pourtant, les notes fournies par WikiLeaks et publiées par Libération et Mediapart font état d'une conversation datant de 2011 entre le chef de l'Etat et son ministre des Affaires étrangères.
On peut dès lors en tirer plusieurs hypothèses : soit cette conversation s'est déroulée sur une autre ligne, soit la NSA a réussi à déchiffrer le terminal ultrasécurisé. Si tel est cas, cela voudrait dire que des barrières de sécurité jugées fiables ne sont finalement pas infranchissables.