L’Arabie saoudite et la France poursuivent leur lune de miel à Paris

Sept semaines après la visite de François Hollande à Riyad, le président de la République reçoit ce mercredi à Paris le prince héritier Mohammed ben Salman, également ministre saoudien de la Défense. Une visite placée sous le signe de la politique, mais où il sera aussi question d’annonces de contrats juteux.

Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez

Ce sont entre 40 et 60 milliards d’euros qui sont en jeu. Les contrats concernent les secteurs du civil : l’énergie, le transport, la santé et l’armement. Autant dire une manne providentielle pour l’Etat français qui se doit de soigner son invité, même si ces attentions particulières ne sont pas du goût des organisations des droits de l’homme (voir encadré).

Mohammed ben Salman, jeune trentenaire, n’est pas seulement le fils du roi, il est aussi le second héritier au trône et ministre de la Défense. A Paris, il doit rencontrer son homologue Jean-Yves le Drian. De Washington à Moscou en passant par Paris, Mohammed ben Salman s’impose ainsi de plus en plus sur la scène internationale.

A quelques jours du contrat très attendu sur le nucléaire iranien, l’Arabie saoudite, méfiante à l’égard des Etats-Unis, veut surtout prouver qu’elle est capable de multiplier les partenaires pour faire face à une situation de plus en plus critique dans la région. A propos du Yémen, de la Syrie ou de la lutte contre le jihadisme, les deux pays affichent également leur convergence de vue. Ces trois dernières années, la France a su entretenir une politique fidèle et loyale vis-à-vis des dirigeants saoudiens, ce qui lui confère aujourd’hui une place privilégiée dans ce « mariage de raison ».


Quelle place pour les droits de l'homme ?

Human Rights Watch ou Amnesty International rappellent régulièrement que l'Arabie saoudite multiplie les exécutions capitales (plus d'une centaine depuis le début de l'année) et qu'elle réprime les voix critiques, comme celle du blogueur Raif Badawi, condamné à 10 ans de prison et 1 000 coups de fouet. En sa faveur, la France a sobrement demandé un « geste de clémence » au royaume saoudien.

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