A Poitiers, le PS s'activera surtout à ressouder ses rangs

Le Parti socialiste réunit son congrès à Poitiers pendant trois jours. Une grand-messe sans véritable enjeu puisque les militants se sont déjà exprimés sur la ligne politique et ont reconduit Jean-Christophe Cambadélis à la tête du parti. Seul objectif : resserrer les rangs pour préparer la présidentielle de 2017.

Ce congrès du Parti socialiste ne devrait pas être très animé. Il n’y aura pas d’affrontements, pas de nuit blanche pour réussir à réaliser la fameuse synthèse entre les courants. Tout est bouclé puisque les militants ont déjà voté. Ils ont adoubé Jean-Christophe Cambadélis et sa motion où cohabitent Manuel Valls et Martine Aubry. Les frondeurs en ont pris acte. Fin de la partie. Les choses sont claires désormais et la ligne du gouvernement est majoritaire.

« Tout s'est passé à l'avance, donc il n'y a pas d'enjeu du congrès lui-même, si on entend par congrès les deux trois jours qui vont se passer à Poitiers, estime Gérard Grunberg, chercheur au centre d'études européennes de Sciences Po. Les choses ont été réglées, c'est-à-dire une synthèse qui n'a pas beaucoup de sens sur le fond, mais qui permet à chacun à peu près de trouver un certain avantage à cet accord ». Pour Gérard Grunberg, elle a ouvert la voie à une candidature de François Hollande à la présidentielle de 2017, permis à Jean-Christophe Cambadélis d'être enfin premier secrétaire, et à Martine Aubry de se faire entendre sans être obligée de prendre la direction de l'opposition au gouvernement. Manuel Valls, quant à lui, s'accomode d'une situation qui lui évite le risque de voir sa politique condamnée par la majorité du parti.

Remettre sur pied une formation délaissée

A Poitiers, les socialistes vont simplement essayer de donner l’image de l’apaisement et si possible du rassemblement, de tourner la page des divisions internes, notamment en élisant le conseil national, le parlement du PS. Une distribution de postes qui, bien sûr, a son importance. Jean-Christophe Cambadélis a évoqué « le renouveau des têtes et dans les têtes ».

Car c’est bien l'objectif du premier secrétaire : essayer de redynamiser une formation en perte de vitesse depuis 2012, délaissée par de nombreux militants et qu’il va devoir remettre sur pied avant 2017. Le congrès de Poitiers est ainsi, pour les socialistes, le point de départ de la course pour la présidentielle. La question de l'organisation d'une primaire à gauche a été évacuée et François Hollande a besoin d’un PS en ordre de marche. Premier test : les régionales de décembre prochain.

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