Cette fois, c’est enfin la bonne. A trois reprises, Jean-Christophe Cambadélis a été écarté de la direction du parti. La dernière en 2012. Des ténors du gouvernement, dont un certain Manuel Valls, lui préfèrent alors Harlem Désir. C’est seulement après son échec que le député de Paris, son front dégarni et son regard souvent ironique récupère presque in extremis les clés de Solférino. C'était il y a un an. Sa nomination avalisée par l'appareil, l’ancien trotskiste, tacticien redoutable et redouté, rêvait cette fois d'un adoubement, d'une légitimation par le vote militant.
Habile, cet ancien leader étudiant qui a adhéré au PS en 1986 a déjà deux réussites à son actif : rendre au PS une voix dans le débat public, déminer surtout un congrès qui avait, il y a quelques mois encore, les allures d’un rendez-vous de tous les dangers pour le président.
Les nouvelles missions de Jean-Christophe Cambadélis s’annoncent tout aussi délicates : redonner des couleurs à un parti déprimé au réseau d’élus rétréci par les défaites successives. A 63 ans, Jean-Christophe Cambadélis s'est fixé un objectif pour le moins ambitieux : passer de 130 000 à 500 000 militants en 2017.