Distribution de tracts sur les marches de la salle de la Mutualité à Paris où les militants socialistes se pressent pour rentrer. La campagne pour le congrès n’est pas finie. Et quand Christian Paul, le leader des frondeurs, arrive, il va droit au but. « L’enjeu du congrès de Poitiers, ce n’est pas l’unité ou la division, assure-t-il. C’est le réveil du Parti socialiste. »
Une critique non dissimulée des méthodes de Jean-Christophe Cambadélis, de son soutien à la politique du gouvernement, et une critique partagée par de nombreux militants comme Marie-Claude. « Si on continue la politique qu’on a actuellement, moi je n’ai aucun intérêt à rester au Parti socialiste, regrette la militante. Je suis désolée, je m’en vais. »
Le président François Hollande a-t-il entendu le message en annonçant aux militants que le temps de la redistribution était arrivé ? Jean-Christophe Cambadélis a en tout cas essayé de le faire croire. « Il agit pour la France, pas pour le Parti socialiste », a assuré le premier secrétaire du PS. « La réforme fiscale, on va la faire et maintenant, se réjouit Guillaume, un jeune militant, ajoutant qu'il faut arrêter de se diviser sur des débats à 2 francs. »
Réussir à se rassembler après le vote, Karine Berger, porte-voix de la motion intitulée « La Fabrique », espère qu’elle y participera. « Je ne sais pas si on créera la surprise, avoue-t-elle. Mais en tout cas, je peux vous assurer que quand on part à quelques dizaines et qu’on arrive à 2 500 signataires et 9 députés, on se dit qu’on a fait une belle campagne. » Maintenant, c’est aux militants socialistes de trancher.