Guadeloupe: François Hollande rend hommage aux victimes de l'esclavage

En tournée aux Antilles, François Hollande a inauguré le Mémorial ACTe, un centre de commémoration de la traite et de l'esclavage à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Il a prononcé un discours à la fois sur le passé et le présent devant un parterre de représentants d'Afrique et des Caraïbes.

Avec notre envoyé spécial à Pointe-à-Pitre,  Florent Guignard

François Hollande a d'abord évoqué le passé particulièrement douloureux et conflictuel, « mais la France n'a peur de rien, a-t-il ajouté. La France est capable de regarder son histoire même s'il est arrivé à la République de tergiverser. »

Le président français a salué le travail de la gauche sur cette question, citant la loi Taubira de 2001 qui a reconnu l'esclavage comme un crime contre l'humanité. Il a aussi rendu hommage aux esclaves et aux « Nèg' Marrons » en insistant sur l'histoire de l'émancipation des esclaves par eux-mêmes, en particulier en Haïti.

La dette morale de la France

Sa visite historique mardi 12 mai à Port-au-Prince sera d'ailleurs l'occasion pour la France d'honorer sa dette. Mais attention, il s'agit bien d'une dette morale et non pas de réparation financière même si la formule employée sur place par le président français a pu paraître ambiguë. François Hollande met ses pas dans ceux d'Aimé Césaire, « l'esclavage est un crime irréparable, a-t-il martelé. La seule dette qui doit être réglée, c'est de faire avancer l'humanité ».

Le chef d'Etat français a aussi parlé au présent, évoquant les « nouveaux négriers », les passeurs de clandestins et les groupes terroristes en Irak et au Nigeria. Il a aussi dénoncé le « poison du racisme », particulièrement en France, et les inégalités sociales. « L'égalité des droits doit déboucher sur l'égalité réelle », a dit François Hollande. Des propos importants en Guadeloupe où les inégalités de fait sont encore très criantes entre descendants d'esclaves et descendants de planteurs.

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