Tout faire pour éviter un congrès anesthésié face à une motion du 1er secrétaire du parti qui regroupe large, de l’aile droite du PS à Martine Aubry. Face à un texte qui reprend leurs revendications les plus fortes (réforme fiscale et refus de l’extension du travail le dimanche), face au travail d’orfèvre du stratège en chef, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du parti, les frondeurs doivent trouver un espace : celui des gardiens du temple des promesses de campagne.
« Ce qui nous guide, explique leur chef de file Christian Paul, c’est la conviction qu’il faut vraiment faire la clarté sur les idées ; tout faire pour éviter le grand écart entre les discours et les actes. Nous avons déjà connu cela après 2012 : grand écart entre le discours du Bourget qui a été un moment formidable de mobilisation et ensuite les politiques qui sont menées. Si beaucoup de Français sont déçus aujourd’hui, c’est pour cette raison ».
Des Français déçus, des militants socialistes découragés. Après quatre défaites, ils ne sont plus que 60 000 environ aujourd’hui, moitié moins qu’il y a trois ans. Et ceux qui restent sont surtout légimistes, parie la direction. Alors pour rassurer les militants, les frondeurs se gardent bien de promettre de renverser la table mais d’aider François hollande à réorienter sa politique pour être réélu ; en somme faire le bien du président à l’insu de son plein gré.
Le vote des militants pour choisir entre les quatre motions déposées aura lieu le 21 mai. Le congrès de Poitiers se tiendra lui du 5 au 7 juin.