France: les Verts pro-gouvernement font entendre leur voix

Les verts doivent-ils, et peuvent-ils, revenir au gouvernement ? C'est la question à laquelle certains cadres d' Europe Ecologie-Les Verts ont tenté de répondre ce samedi. Ils étaient tous réunis à l'Assemblée nationale... Tous, sauf la députée Cécile Duflot, qui s'oppose à ce retour au sein de l'exécutif. Son absence a créé la polémique chez les écologistes. Le rendez-vous des écologistes ce samedi était présidé par Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d'EELV.

Une partie d'Europe Ecologie-Les Verts favorable à une participation gouvernementale s'est retrouvée, samedi 4 avril, à l'Assemblée nationale aux côtés de figures écologistes extérieures au parti.

Toute la galaxie écolo-centriste, ou presque, avait pris place à leurs côtés Jean-Luc Bennahmias, président du Front démocrate, Corinne Lepage, de Cap 21, Antoine Waechter, du Mouvement écologiste indépendant, ou encore le président de Génération écologie Yves Pietrasanta sont présents.

Tous ces responsables sont venus discuter de la possibilité de former un nouveau pôle écologiste, et réfléchir au rôle qu'ils entendent jouer d'ici la fin du quinquennat de François Hollande. Ils n'ont jamais digéré le départ des ministres écologistes du gouvernement. Ils sont toujours en colère du rapprochement de Cécile Duflot avec Jean-Luc Mélenchon. 

Le député François de Rugy, coprésident du groupe EELV à l'Assemblée nationale, est l'un d'eux et veut en finir avec le parti actuel : « C’est un moment d’affirmation d’un rassemblement écologiste, pragmatique et responsable. Qui précède sans doute un moment de refondation »

Enthousiasme de Jean-Luc Bennahmias, ex-écologiste, ex-centriste : « Nous devons créer une maison commune des progressistes, des démocrates et des écologistes. Si nous ne créons pas cela, chaque retrouvera ses petites histoires ».

Enthousiasme tempéré par l'ancienne ministre écologiste des gouvernements de droite, Corinne Lepage : « Avant de parler de structures pour lesquelles, à mon sens, nous ne sommes pas mûrs, nous devons parler de fond, sinon on se fait plaisir et cela ne sert strictement à rien du tout ».

Avertissement aussi de l'ex-candidat à la présidentielle et champion du « ni-droite ni-gauche », Antoine Waechter : « On ne peut pas construire une perspective de long terme si on admet les aventures personnelles ». 

De potentiels partenaires peut-être intéressés par un rapprochement, mais surtout méfiants devant un parti en pleine crise de nerfs. Des écologistes qui se lancent des anathèmes à la figure : « gauchiste » ou « opportuniste », c'est selon. Un parti au bord de l'implosion qui a recueilli 2% des voix aux élections départementales dimanche dernier.

Les écologistes atteignent des records d'impopularité. 63% des Français ont une opinion négative des Verts, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien. Ce que les interrogés reprochent aux écologistes, toujours selon cette étude, c'est leur « division » et leur « sectarisme ». 

Partager :