François Hollande et Manuel Valls sont désormais sous pression des frondeurs socialistes, qui, sans attendre la réunion prévue ce lundi, ont dès l'annonce de la défaite publié un communiqué commun en faveur « d'un contrat de rassemblement » . « Sans changements sincères dans les politiques, sans renouvellement de la pratique du pouvoir, la dispersion de la gauche sera irréversible », préviennent-ils.
Une colère qui se sent également du côté de Martine Aubry, alors que le Nord a basculé à droite. La maire de Lille n'hésite pas à parler d’ « un vote de protestation par rapport à la politique nationale », pour réclamer elle aussi un changement de cap.
Constat sévère
Aurélie Filipetti a également lancé un appel dimanche au gouvernement pour qu’il infléchisse sa politique, car « on ne peut pas continuer d'aller dans le mur en klaxonnant ». L'ancienne ministre socialiste de la Culture dresse un constat sévère de l’équipe au pouvoir, à l'origine selon elle de la défaite : « les électeurs de gauche ne se sont pas mobilisés, explique-t-elle, car ils sont mécontents des résultats de la politique du gouvernement, de son absence de résultat en matière économique qui conduit à un désastre politique », ajoutant que les Français attendent « des résultats depuis trois ans ».
Symbole de la défaite, la Corrèze, le département du président Hollande, a également bascule à droite, tout comme l'Essonne terre d'élection de Manuel Valls. Jérôme Guedj, l’actuel président de ce dernier département, qui devra donc laisser sa place, s'est d'ailleurs dit « triste et en colère » sur Twitter, prévenant d'une probable défaite en 2017, si il n'y avait pas de changement de politique.
Le Premier ministre, qui va devoir dès ce lundi affronter les frondeurs, a cependant réitéré dès dimanche soir sa volonté de ne pas changer de ligne politique en expliquant que « les signes de reprise » étaient là. Un discours calqué sur celui du chef de l'Etat qui avait, avant même les résultats du scrutin, prévenu « qu'il ne changerait ni de cap, ni de Premier ministre ».