« En campagne, le candidat peut tout. Après il s'adapte à la réalité. Et quand il ne peut pas, il est sanctionné.». C'est bien une confession à laquelle François Hollande se livre dans les pages du magazine bi-mensuel Society. Le président de la République semble anticiper, dans cette interview à paraître vendredi 20 mars, une défaite aux élections départementales où le PS devrait céder du terrain face au Front national.
« Un vote de colère, dit le président, ou d'adhésion, lié notamment aux déceptions après les alternances successives ». D'autant plus que, le président l'avoue, c'est bien la classe ouvrière qui a le plus souffert des mutations économiques et des suppressions d'emplois. Mais le président l'affirme : il est commode pour les populistes de laisser croire que « c'est à cause des étrangers, de la mondialisation et de l'Europe que les difficultés sont venues ».« On ne peut pas se murer », dit François Hollande.
Lui en revanche vit ses états d'âmes loin du regard du public. Il n'est ni insensible, ni indifférent aux bassesses et outrances. Il peut nourrir une colère intérieure, et bouillir face à l'injustice, la trahison ou les attaques racistes. Mais François Hollande ne montre rien. « C'est le propre d'un chef d'Etat », dit-il. Et c'est bien là le but de la manoeuvre, que de tenter de se mettre au dessus du jeu politique, et donc de la défaite électorale possible.