Exposition universelle de 2025: bon ou mauvais plan pour la France?

La France est candidate à l’organisation de l’exposition universelle de 2025. Quels bénéfices tirerait le pays de cet événement ?

Une exposition universelle, c'est l'occasion de montrer ce qu'un pays fait de mieux : mettre en avant les dernières avancées technologiques et présenter ce qu'il peut offrir au patrimoine mondial. En pleine révolution industrielle, Paris a vu à l'occasion de ses cinq expositions universelles, entre 1855 et 1900, la naissance des Grand et Petit Palais, de la Tour Eiffel ou encore de la première ligne de métro. La capitale a démontré à l’époque qu'elle était aux avants postes de l'innovation.

2025 pourrait être l'occasion de reprendre la main et de montrer que le pays peut précéder son temps. En clair, les organisateurs de cette candidature espèrent surtout redonner confiance aux Français. Ils le disent, la France a besoin d'un projet à long terme, pour lever la tête du guidon et retrouver cette confiance perdue avec la crise.

D'ailleurs, le thème serait l'hospitalité et la réconciliation. Une thématique éminemment humaniste et dans l'air du temps, au vu des problèmes sociétaux que connaît la République ces dernières années : la question des Roms, de l'identité nationale, la montée de l'extrême droite et des intégrismes.

Autant le dire, les concepteurs ne semblent vraisemblablement pas se projeter très loin.
Notamment avec ce slogan : « Au cœur du territoire s'ouvre celui des hommes ». Voilà, un sujet qui pose en plus une question : comment adapter cette notion à l'univers d'innovation numérique qui entourerait cette exposition ?

ExpoFrance 2025 plutôt centrée sur les nouvelles technologies

L'idée maitresse, c'est d'installer un village numérique de 200 000 mètres carrés. ExpoFrance 2025 raconterait les avancées techniques mondiales, avec pour fil conducteur les nouvelles technologies. Certains des plus grands groupes français sont associés au projet : Renault, Air France, Bouygues, Suez environnement. Des entreprises privées qui n’amènent pas d'idées autour de la table.

Le but ce n'est pas seulement de mettre la France en valeur, c'est aussi de lui faire dépenser le moins possible. Par exemple, on ne construirait plus les pavillons des pays, comme dans les autres expositions universelles, on tablerait plutôt sur le patrimoine existant, notamment les espaces créés pour les expositions universelles parisiennes, pour y installer les pays représentés. La Chine au Grand Palais, le Japon au Petit Palais.

Quelles dépenses et quel bénéfice pour la France ?

Le coût annoncé s'élève à 2,9 milliards d’euros. Cela inclut le village numérique et 12 espaces thématiques. Les organisateurs pensent faire un emprunt de 500 millions d'euros pour financer l'affaire. Un emprunt obligataire, donc sans argent public, garanti par l'Etat sur le modèle de la souscription lancée pour l'exposition de 1889.

Ensuite, en termes de recettes, les retombées pour 80 millions de visiteurs payants et 100 000 exposants qui régleront aussi leur part de la facture, devraient être 3,1 milliards  d'euros. 200 millions d'euros de bénéfices sont donc espérés. Preuve que le but de l'affaire n'est pas le retour direct sur investissement. Il s'agit plutôt d'un pari de six mois - c'est la durée de l'exposition - sur le tourisme, le commerce, et de manière générale sur le moral des Français donc leur consommation.

Un pari également sur le long terme : vigueur des entreprises qui auront participé, retombées commerciales pendant plusieurs années, prestige de la France dans le monde. Bref, le but pour le pays, c'est vraiment de montrer ses muscles et son énergie. Reste à savoir si 2025 sera notre année... Verdict en 2018.

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