France: un dîner du Crif sur fond de polémique

On attendait une rencontre placée sous le signe de l'esprit du 11-Janvier, c'est en fait la polémique qui s'est invitée au traditionnel dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Une polémique engendrée par des propos de son président, Roger Cukierman, qui a jugé, dans une interview, que Marine Le Pen était « irréprochable personnellement » et affirmé que « toutes les violences antisémites étaient commises par des jeunes musulmans ». De quoi susciter de nombreuses critiques.

Roger Cukierman, a-t-il dérapé ou a-t-il été mal compris ? C’est la question qui est sans cesse revenue lors de l’arrivée des invités au diner du Crif. Beaucoup de personnalités sont passées sans répondre, comme Nicolas Sarkozy, président de l’UMP et ex-président de République. D’autres ont essayé d’appeler à la raison, comme l’imam de Drancy Hassen Chalghoumi : « Il faut appeler à l’apaisement. La France a besoin plus d’apaisement que de discours de division. »

L’historien et avocat Serge Klarsfeld, qui avait immédiatement critiqué les paroles de Roger Cukierman sur Marine Le Pen, a aussi tenté de faire retomber la pression : « La phrase de Roger Cukierman était mal formulée, j’ai fait les observations qu’il fallait. Il a révisé sa position. »

Dîner boycotté

Mais Dalil Boubakeur, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), fâché, a boycotté le diner et Roger Cukierman a dû se défendre. Il a évoqué un mauvais procès : « J’ai dit à Monsieur Boubakeur que notre amitié devrait surmonter ce problème et j’espère que le contact sera rapidement rétabli. »

Sans entrer dans la polémique, François Hollande a tout de même lui aussi fait passer un message : « Nommer les choses, oui. Mais en même temps unir les gens. » Mais surtout le chef de l’Etat français a voulu montrer sa détermination à lutter contre l’antisémitisme : « L’antisémitisme, la France ne l’accepte pas. Elle le combat et je le dis ici, le combattra sans faiblesse. » François Hollande a d'abord, ce lundi, tenté de rassurer les juifs de France.

Partager :