« Un fantasme judiciaire », un « égarement », une « anomalie ». Voilà comment Me Jean-Yves Le Borgne qualifie la présence de son client sur le banc des prévenus dans ce procès. Eric Woerth n'est ni plus, ni moins, qu'un « oublié du non-lieu », affirme l'avocat. Référence aux nombreux suspects dans cette affaire qui n'ont finalement pas été poursuivis, au premier rang desquels l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy. « Il fallait peut-être que ce dossier ressemblât à autre chose que ce qu'il était vraiment », ironise Me Le Borgne, assurant que le nom de son client rendait surtout l'affaire savoureuse et croustillante.
De sa voix grave, Jean-Yves Le Borgne mène sa charge contre le juge d'instruction. « Peut-être que le quota de non-lieu qu'il s'était imposé dans son inconscient était épuisé ?», questionne l'avocat, avant d'affirmer que son client n'a jamais reçu d'argent de la part de l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt et qu'aucune trace de fonds de nature inconnue n'a d'ailleurs été retrouvée ni dans les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy ni dans la trésorerie d'Eric Woerth et de sa famille.
Quant à la faiblesse de Liliane Bettencourt, abusée par son ancien gestionnaire et dont son client aurait profité, Jean-Yves Le Borgne la balaye simplement. Son client ne connaissait pas la milliardaire. Il ne pouvait donc pas connaitre son état de vulnérabilité.