Ces mesures s’articulent autour de deux grands axes : rétablissement de l'autorité et défense de la laïcité. Il s’agit de lutter contre le « repli identitaire », les « théories du complot », la « défiance » à l'égard des médias et le « péril du relativisme généralisé ».
Enseignement à la laïcité
D’ici juillet, mille formateurs seront notamment formés à « la laïcité et à l'enseignement moral et civique ». Ils seront ensuite déployés dans les établissements scolaires pour répondre, à leur tour, aux besoins d’accompagnement des enseignants.
La ministre propose également un « nouveau parcours citoyen » de l'école élémentaire à la terminale qui s'articulera autour du ce nouvel enseignement moral et civique, d'une éducation aux médias et à l'information, ou encore de l'incitation à débattre et à argumenter dans les classes.
Ainsi, pour mieux apprendre à décrypter l’information et pour aiguiser leur esprit critique, les élèves seront incités à traiter eux-mêmes l’information en créant et alimentant des blogs, journaux ou radios scolaires.
Rétablir l’autorité
Quant au respect de l’autorité dans les écoles, cela passe, entre autres, par des sanctions plus efficaces, par exemple des travaux d'intérêt général au sein d’organisations comme la Croix-Rouge ou l’Unicef.
Un autre accent est mis sur les rites républicains : hymne national, drapeau, devise seront « expliqués » et « valorisés » afin de « rétablir l'autorité des maîtres ».
Réduction des inégalités, mixité sociale
Un autre « chantier prioritaire » : la maîtrise du français. Elle sera évaluée en CE2 pour mieux répondre aux besoins des élèves en difficulté d'apprentissage de ce savoir fondamental.
Et pour lutter contre la grande pauvreté qui toucherait quelque deux millions d'enfants, les fonds sociaux ad hoc seront augmentés de « plus de 20% », à hauteur de 45 millions d'euros.
250 millions d'euros seront débloqués sur trois ans pour réaliser ces mesures.
Retours positifs du milieu éducatif, hormis quelques réserves
Laïcité, mieux vivre ensemble, formation des professeurs, parcours du citoyen pour les élèves : autant de mesures qui sont plutôt bien accueillis auprès des syndicats d'enseignants et des fédérations de parents d'élèves.
« Restaurer l’autorité des professeurs, mais aussi le respect qui leur est dû, et de même, sanctionner les fauteurs de troubles systématiquement, tout cela répond à nos revendications, estime, François Portzer président du syndicat national des lycées et collèges, et ça va dans l’idée d’avoir une école qui soit un sanctuaire dans lequel tous les élèves puissent cohabiter et progresser ensemble ». Autre volet important de ce dispositif : valoriser la laïcité à la française. Paul Raoult, à la tête de la Fédération conseil des parents d’élèves (FCPE), émet cependant quelques réserves : « sur le fait que les parents signent le règlement intérieur et la charte de la laïcité, je ne sais vraiment pas ce que cela va apporter de plus. Je ne pense pas que cela va sensibiliser plus les parents à la laïcité. »
Tous ces acteurs de l'éducation soutiennent l'engagement politique reste à savoir comment ces mesures seront appliquées concrètement sur le terrain. La question de la « journée de la laïcité », notamment, interroge certains d'entre eux, comme Philippe Watrelot, professeur dans un lycée de l'Essonne, et président du magazine Les cahiers pédagogiques.