Avec notre envoyée spéciale à Menton, Véronique Rigolet
« Depuis quelques jours, je suis obligé de riposter à des mensonges pitoyables. Je veux simplement dire que ceux qui pensent m’affaiblir ainsi me connaissent mal » : les paroles sont de François Fillon, en meeting à Menton.
« Je n’ai peur de rien, je tordrai le cou à cette rumeur infamante », lance encore l’ancien Premier ministre qui, en pleine tourmente de l’affaire Jouyet, continue ses meetings pour détailler son programme présidentiel. François Fillon n’oublie jamais de citer Nicolas Sarkozy : « Quand Nicolas Sarkozy a voulu imposer la garantie des dépôts bancaires pour sauver le système bancaire européen contre l’avis de tout le reste de l’Europe, il a obtenu que l’Europe change de politique. C’est donc d’abord une question de volonté ».
Militants las
Mais désormais soupçonné de « haute trahison » – d’avoir voulu éliminer Nicolas Sarkozy –, François Fillon semble avoir du mal à convaincre des militants qui n’en peuvent plus de cette nouvelle guerre des chefs. « Trop c’est trop. Ils sont en train de foutre en l’air l’UMP », soupire l’un d’entre eux. « Nous, on avait notre carte à l’UMP, explique une participante au meeting. Cette année on ne l’a pas prise. Parce que c’est la bagarre tout le temps ». Ils assurent : « Si ça continue, on votera Front national ».