C'est a priori du bon sens de ne pas laisser quelqu'un débarquer s'il présente des symptômes. Mais dans les faits, l’application de ce plan anti-Ebola est bien plus compliquée que cela. Il faut en effet tenir compte du délai d'incubation de la maladie, qui varie entre 2 et 21 jours, et de 9 jours en moyenne.
Par exemple, un avion au départ de Conakry à destination de Roissy, qui est la principale ligne visée par le dispositif français : on refuse au départ toutes les personnes qui ont les symptômes du virus, ne montent alors que celles qui n'ont pas de fièvre. Le vol va durer un peu plus de six heures, trop peu pour que des personnes qui ont le virus mais pas encore de symptômes ne les déclarent.
Un cas extrême : si dix personnes avec Ebola prennent cet avion, statistiquement une seule d'entre elles verra les symptômes apparaître pendant le vol et sera donc détectée à l'arrivée. Les neuf autres n'alerteront pas les autorités sanitaires.
Vers une meilleure traçabilité
Pour pallier à ce problème, les passagers des vols concernés vont devoir remplir un questionnaire de traçabilité dans lequel ils devront indiquer où ils se rendent et comment les contacter, si effectivement ils développent les symptômes après coup. L’objectif étant d’éviter l'apparition de nouveaux foyers de la maladie.
La Commission européenne a indiqué qu’elle allait « procéder à une vérification » de l'efficacité des contrôles anti-Ebola mis en place dans les aéroports des trois pays africains touchés par l'épidémie. Cet audit sera mené en coopération avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le but de renforcer les contrôles si nécessaire, et de permettre une meilleure traçabilité dans l'Union européenne de possibles porteurs du virus.