Ils sont sept députés socialistes frondeurs, dont cinq faisant partie de la commission clef des affaires sociales, à avoir été déplacés contre leur gré à l'occasion du renouvellement annuel de la composition des commissions de l'Assemblée nationale. Et cela n'a rien d'un hasard.
Il s'agit bel et bien d'une sanction directement liée à leur opposition à la politique économique du gouvernement et à leur abstention lors du vote de confiance du 16 septembre dernier. Une sanction décidée par le président du groupe socialiste Bruno Le Roux et guidée par « le critère de la loyauté et du respect des règles collectives ».
Une position qui satisfait Manuel Valls pour lequel on ne peut pas croire que « quand on agit, il n'y a pas de conséquences ». Autrement dit, on ne peut pas tout laisser passer. Cet acte d'autorité, que les frondeurs ont tout de suite nommé une purge, intervient alors que le budget 2015, présenté mercredi en conseil des ministres, va bientôt arriver à l'Assemblée nationale.
Le débat sur le texte risque donc d'être tendu mais le Premier ministre ne doute pas que le budget soit adopté, sans même faire usage de l'article 49.3 qui permet d'éviter le vote. « Si le budget était rejeté, il n'y a pas que moi qui partirais », lance Manuel Valls, agitant ainsi la menace d'une dissolution dont les députés socialistes seraient les premières victimes.