Il est leur meilleur ennemi. De nombreux socialistes ne cachaient pas dès la semaine dernière leur soulagement à l’annonce du retour de Nicolas Sarkozy sur la scène politique. « Ça fait maintenant deux ans que nous sommes seuls sur le ring », « on va écouter la différence », confiaient-ils. Pour le gouvernement, l’Élysée, ce retour est enfin le moyen de faire revivre un clivage majorité/opposition et de sortir du débat gauche contre gauche.
C’est ainsi que Julien Dray a appelé ce dimanche les socialistes à serrer les rangs. « Il faut faire attention qu’il y ait une forme de solidarité entre nous, on va avoir un adversaire coriace », a prévenu ce très proche du chef de l’État. Coriace et clivant. Certains responsables socialistes espèrent que l’ex-président va créer au sein de l’électorat de gauche un réflexe « au secours, Sarkozy revient ! »
Trop tard, estime un ministre. Pour lui, « on est en tellement mauvais état aujourd’hui que n’importe qui l’emporterait face à nous ». Ils sont en effet nombreux à penser que si l’antisarkozysme a été un ressort de l’élection de François Hollande, rien ne dit qu’il sera aujourd’hui suffisant au président pour reconquérir l’opinion.