Il faut dire que l'apprentissage en France n'a pas particulièrement la cote. C'est très bien pour les autres, rarement pour soi, explique-t-on dans l'entourage du gouvernement. Les chiffres, d'ailleurs, parlent d'eux-mêmes : l'an dernier, les entrées en apprentissage ont chuté de 8 %, et de 14 % depuis le début de l'année. Pourquoi cette érosion ? Manque d'attractivité, complexité administrative pour les entreprises qui souhaitent recruter des apprentis, règles du travail des mineurs difficiles à adapter sont autant de freins qui conduisent chaque année plus de 4000 entreprises à préférer payer une taxe plutôt que respecter les quotas d'apprentis qu'elles doivent recruter.
Pour inverser la tendance, l'Etat met la main à la poche. Cet été, l'Assemblée nationale a voté une prime de 1 000 euros pour tout nouvel apprenti recruté, dans les entreprises de moins de cinquante salariés, et une enveloppe de 220 millions d'euros a été débloquée.
La ministre de l'Education a écrit aux recteurs des académies pour leur demander de faire du développement de l'apprentissage une priorité. Mobilisation aussi des branches professionnelles. Le recrutement d'apprentis est une contrepartie au pacte de responsabilité. Il n'en faudra pas moins si le gouvernement veut tenir son objectif : qu'il y ait en France 500 000 apprentis en 2017. Ils sont 420 000 aujourd’hui.