A l'université d'été du Medef, Manuel Valls enflamme les patrons

Au lendemain de l’éviction d’Arnaud Montebourg du ministère de l’Économie pour cause de désaccord avec la ligne politique du gouvernement, mercredi, Manuel Valls s’est rendu à l’université d’été du Medef où il a fait une déclaration d’amour aux entrepreneurs. Une manière pour le Premier ministre de bien montrer sa détermination à tenir le cap de la politique de l’offre, quitte à fâcher un peu plus ceux qui à gauche et au PS souhaiteraient une inflexion en faveur de la demande.

« J’aime l’entreprise », a déclaré Manuel Valls devant des centaines de patrons qui l’ont applaudi à tout rompre, mercredi. Pour ouvrir l’université d’été du Medef (Mouvement des entreprises de France), le Premier ministre a choisi des mots sans ambigüité. Manuel Valls, qui a toujours aimé briser les tabous à gauche, s’est lâché : 

« J’ai une conviction que vous partagez : le retour de la croissance passera d’abord par le soutien aux entreprises. C’est pourquoi il est absurde de parler de cadeaux faits aux patrons ».

Un message clair pour une détermination sans faille après le renvoi d’Arnaud Montebourg du gouvernement. Un message pour opposer une fin de non-recevoir à tous ceux qui, au sein même de son camp, demandent une inflexion de la politique économique.

Mais Manuel Valls sait aussi que pour mener cette politique, il a besoin d’une majorité, alors il en appelle à la responsabilité des parlementaires socialistes : « Je ne doute pas du soutien de la majorité. Elle sera au rendez-vous des textes budgétaires et financiers parce que c’est l’engagement de l’exécutif », a-t-il assuré.

Dimanche, Manuel Valls prononcera pour la première fois en tant que chef de gouvernement, le discours de clôture de l’université du Parti socialiste à La Rochelle où les frondeurs ont promis de se faire entendre. Un test politique qui sera déterminant.

Le gouvernement Valls II plutôt bien accueilli à Bruxelles

Avec notre bureau à Bruxelles,

À la Commission européenne, peu importe que le nouveau gouvernement penche plus dans un sens politique ou dans un autre. Ce qui importe, c’est que le Premier ministre ait « confirmé l’intention de son gouvernement de maintenir le cap des réformes ». La Commission européenne s’en félicite estimant que les réformes engagées en France sont essentielles pour stimuler de manière durable la croissance et l’emploi et qu’il n’y a pas de temps à perdre. De la même façon, la Commission évoque la nécessité pour la France de consolider ses finances publiques, à savoir de résorber son déficit budgétaire excessif.

Dans ce contexte, la Commission européenne devrait pouvoir se féliciter de la nomination au ministère de l’Économie d’Emmanuel Macron. Ce dernier est perçu comme un partisan affirmé du respect par la France de ses engagements pour un retour au-dessous des 3% du PIB. Peut-être se satisfait-on aussi du départ de son prédécesseur, Arnaud Montebourg, souvent en guerre ouverte avec la Commission européenne, maintes fois taxée d’incompétence.

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